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3 ago 2024

Le Jour 0

Par Marco Esteban Mendoza

Prologue à 124 ans de la construction d'une utopie. Il y a plus d'un siècle, un jeune enseignant rural a commencé sa carrière d'enseignant. Célestin Freinet a affronté les défis d'une pratique éducative profondément influencée par un système scolaire rigide, réticent à se détacher de ses racines religieuses. À travers des tâtonnements et des réflexions, il a compris que la transformation pédagogique se trouve chez ces élèves qui, par leur indifférence, résistance et imagination, construisent secrètement des mécanismes pour survivre à l'école. La coopération est l'un des premiers principes qu'il promeut avec vigueur. La vie en classe prend une nouvelle dimension lorsque le travail centré sur l'enseignant cède la place à une approche où tout le monde (il ne travaillait qu'avec des garçons à ses débuts) joue un rôle de premier plan. La coopération en classe s'étend à la communauté enseignante. Freinet perçoit que le succès de sa proposition éducative ne peut pas être une expérience isolée. Il persuade, invite et promeut ses techniques, et ainsi le projet grandit comme une boule de neige.124 ans plus tard, des enseignants de plus de 20 pays se rassemblent dans un État où la coopération, à travers le tequio et la guelaguetza, est profondément enracinée dans la culture communautaire.


Freinet a été réinterprété par des centaines d'enseignants, et le Mouvement Mexicain pour l'École Moderne (MMEM) a joué un rôle important, sans diminuer les contributions de nombreux collègues indépendants qui ont diffusé ses idées dans la Verte Antequera. Depuis la Ville de la Résistance, des enseignants arrivent du Ghana, du Burkina Faso, du Togo, du Cameroun, du Sénégal, du Chili, de Colombie, d'Argentine, du Brésil, de l'Uruguay, du Canada, d'Espagne, de France, d'Italie, d'Allemagne, d'Autriche, de Suisse, de Belgique, de Pologne, du Japon et d'autres lieux que je ne me rappelle pas pour le moment. Ils arrivent avec leurs valises, et leurs visages expriment surprise, excitation et enthousiasme, ainsi que, dans certains cas, anxiété, inquiétude et malaise en arrivant dans un pays qu'ils imaginaient à partir des images stéréotypées d'un Mexique colonisé (en partie parce que, d'une manière ou d'une autre, il y a toujours eu un refus permanent d'être subordonné dans ces terres) ou en découvrant les millions d'habitants qui peuplent ces collines, ravins, canyons, côtes, vallées, forêts, montagnes, glaces perpétuelles, déserts, mangroves, parterres, ponts, sous-sols et rues.Depuis près d'un mois, Katrien Nijs de Belgique et Andi Honegger ont commencé un parcours à travers dix écoles publiques et communautaires du MMEM. Avec leurs propres réserves et façons de comprendre Freinet, ils expriment leur satisfaction en découvrant comment les enfants et les jeunes des écoles maternelles, des écoles primaires rurales et urbaines, et des collèges publics et communautaires vivent une nouvelle façon de faire l'école avec ces enseignants du MMEM. Ainsi, depuis Apoala, Jaltepec (tous deux à Oaxaca), Totoapita La Herradura (Hidalgo), Barrio Nuevo, Los Héroes 3e section (Ecatepec, État de Mexico), Chimalhuacán (État de Mexico), Milpa Alta, Ajusco Medio, La Peralvillo et Miiravalle, les salles de classe se transforment en utopies vivantes. Cette première avancée est l'avant-garde de ce Jour 0, le jour précédant la Rencontre Internationale des Éducateurs Freinet regroupés dans la Fédération Internationale des Mouvements Freinet (FIMEM).Comme des fourmis anarchistes (c'est-à-dire, travaillant collectivement sans suivre un seul chemin), ils contribuent à montrer la dignité d'un enseignement qui, depuis les écoles publiques, communautaires et privées, a assumé l'organisation d'un RIDEF qui est né plus d'une provocation linguistique que de l'analyse et du consensus des deux mouvements Freinet du Mexique (MMEM et MEPA, Mouvement d'Éducation Populaire Alternative du Réseau d'Éducation Alternative). Ici, dans la Ville d'Antequera, nous courons d'un côté à l'autre, plaçons des tables, transportons des collègues, organisons des espaces, plaisantons, rions, mangeons, aimons, et nous allons aussi aux toilettes et nous nous douchons quotidiennement (heh, nous remarquons que les Européens n'aiment pas le faire tous les jours).

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