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5 ago 2024

Atelier du corps - Sabine et Karine

 

Comment choisit-on un atelier long ?

Pourquoi choisir l’atelier long sur le corps ?

Quelles attentes et quelles découvertes ?


Sabine enseigne avec des enfants de 10 et 11 ans.

Karine avec des enfants de 3 et 4 ans.

Elles sont allées à leur première séance d’atelier long :

l’atelier du corps proposé par Juan...


Vous venez de terminer votre première séance d’atelier long.

Comment l’avez-vous vécu ?

- C’est très intéressant parce qu’il n’y a pas beaucoup de paroles, ce qui permettait de faciliter les interventions. On parle avec le corps, en montrant, en faisant. C’est là qu’on voit que le langage corporel, la danse, le théâtre, le mime, c’est très international.

- C’est universel.

- Sur une rencontre aussi longue comme la RIDEF, c’est important de bouger.

- Ça fait du bien.

- Ça repose l’esprit.

- On rencontre beaucoup de gens dans cet atelier.

- La rencontre est plus facile.

- On est moins embêtée par la langue, on entre beaucoup plus rapidement avec les personnes et on rigole très rapidement.

- On rigole beaucoup dans cet atelier.

 



Qu’est-ce qui fait rire ?

- Quand on n’arrive pas à danser par exemple. On se motive, on s’entraide et finalement on y arrive tous. Le fait de ne pas y arriver, ça fait plutôt rire quand il s’agit du corps alors que quand ça concerne la parole, on est plus gênée.

- On est vraiment très contente d’avoir choisi cet atelier.


Comment avez-vous choisi cet atelier ?

- La présentation a un peu aidé mais c’est surtout parce que je connaissais Juan.

C’est aussi parce que je me suis engagée dans le groupe de traduction, j’y arrive mais ça me fatigue.

Là, je me suis dit qu’il ne fallait pas choisir un atelier qui ajoute de la fatigue.

J’étais pourtant très intéressée par un autre atelier sur les pédagogies sud-américaines mais j’ai eu peur de la fatigue mentale d’avoir encore à traduire d’abord pour moi et aussi pour les autres.


Est-ce que dans votre choix d’atelier, vous aviez des perspectives pour votre travail d’enseignante ?

- Oui parce que j’avais déjà proposé de l’expression corporelle à mes élèves et je me suis rendue compte que c’était hyper important pour les enfants à qui je m’adresse qui sont des enfants particuliers. J’ai vraiment envie d’en faire plus l’année prochaine et cet atelier va m’enrichir et je serai plus à l’aise avec mes élèves dans ce domaine.


Tu dis que tes élèves sont particuliers. Est-ce que tu peux préciser ?

Ce sont des élèves qui ont du mal à communiquer. Certains ont recours à la violence.

Cette année j’ai proposé un projet « danse » et j’avais très peur que mes élèves hyperactifs et violents n’arrivent pas à participer.

Finalement ils ont été super et ceux-là ont même été moteur de cette activité alors que je m’étais dit que la danse, avec les garçons, serait difficile.

Toute la classe a réussi à fonctionner ensemble.

Ça représente un bon moyen pour les apaiser et pour qu’ils constatent qu’ils sont capables d’être en réussite avec les autres sans avoir de problèmes de comportement. Une fois qu’ils sont dans cette activité, ils oublient leur image de caïd et sortent de leur comportement agressif.

Donc j’ai envie d’en faire plus, à fond, toutes les semaines, toute l’année.


J’aurais aussi envie d’en faire en « classe dehors », faire de l’expression corporelle avec mes élèves à l’extérieur, trouver un lieu près de l’école pour faire « classe dehors » avec des moments d’expression corporelle.


Pourquoi dehors ?

On le fera dedans aussi mais dehors il y a de l’espace, des arbres, du mobilier urbain qui peut être utilisé pour des matchs d’improvisation, de la poésie. C’est un environnement plus riche et plus inducteur que la salle de classe qui est plus stérile ou même que la salle de sport qui est tout aussi stérile.

La crainte que j’ai c’est qu’ils aient peur de se lâcher à cause des gens qui passent et qui les regardent.

Ça ne va peut-être pas marcher mais j’ai envie qu’on essaie.


Et toi, Karine, est-ce que tu as choisi de la même manière ?

- Non, je savais que j’avais envie de faire cet atelier long depuis un bon moment.

J’avais fait d’autres choses dans d’autres RIDEF mais là, j’avais besoin de bouger et d’être dans quelque chose de moins cérébral.


C’est donc un projet de longue date et c’est un atelier qu’on peut retrouver à toutes les RIDEF.

- Oui et j’en avais vraiment besoin. C’est aussi lié à mon contexte professionnel qui a été très éprouvant cette année.

Être trop souvent assise, à devoir écouter, à devoir parler, à devoir traduire…


Peut-être que ce qui est vrai pour les enfants est aussi vrai pour les adultes ?

- Oui, j’avais besoin de quelque chose de plus léger.

- En plus c’est quelque chose que j’aime bien, car j’ai déjà une pratique corporelle et j’avais déjà eu une petite expérience de cette atelier (Juan était venu d’Espagne pour proposer cet atelier lors d’un congrès de l’ICEM en France).

Je propose des activités corporelles à mes élèves mais pour moi il est très important de le pratiquer soi-même.

Dans mes pratiques théâtrales personnelles par exemple, je travaille beaucoup sur la mise en scène mais j’ai besoin de revenir à des pratiques corporelles.


- Moi aussi j’ai une pratique personnelle en danse traditionnelle et danse en couple.

Mais ici, dans l’atelier, nous avons quelque chose en commun, c’est que nous sommes éducateurs avec la perspective de la pédagogie Freinet, de cette pédagogie émancipatrice, ce qui n’est pas du tout le cas dans les cours de danse que je pratique personnellement.

Ça n’est pas du tout la méthode naturelle de tango par exemple.

Ici, je peux réfléchir à ce que je pourrai faire avec les enfants de ma classe et je suis en contact avec des personnes avec qui je peux discuter de ce qu’elles font dans leur classe. C’est une émulation entre éducateurs.

- On voit autre chose que ce que nous faisons nous-mêmes.

- Et on n’a pas les mêmes pratiques : certains partagent leurs pratiques de la danse, d’autres celles du théâtre par exemple. Et même dans le même domaine comme la danse par exemple, ma pratique personnelle est très codée, ça n’est pas de la danse contemporaine par exemple.


Comment pourriez-vous qualifier ce type de pratiques corporelles dans cet atelier ?

- C’est plus dans le tâtonnement expérimental.

Certaines personnes ont des pratiques ou des pratiques différentes et d’autres n’en ont pas.

Et lorsque ces personnes sont ensemble, elles partagent, elles expérimentent, elles tâtonnent, elles essaient, elles discutent, elles construisent.

- Il n’y a pas de notion de performance comme on peut le rencontrer dans les autres lieux où se pratiquent ces activités habituellement.

On va dans cet atelier pour soi mais c’est aussi pour penser à notre façon de proposer cette activité en classe.

- Cet atelier rappelle aussi tout ce qui est possible.

On ne découvre pas tout forcément mais ça nous rappelle l’importance de certaines activités qu’on a oublié ou qu’on ne pratique plus sans savoir pourquoi.


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